Village de 4100 âmes, Bessan possède un riche passé historique, souvent oublié, qui a forgé le caractère et la façon de vivre de ses habitants.
Grâce à cette présentation générale, nous vous convions à la découverte du passé bessanais, mais aussi de sa vie présente, qui permet aux habitants de bénéficier de nombreux services dans un village à la fois moderne et ambitieux.
Une situation privilégiée en Languedoc
Construit au milieu des vignes, entre volcans des Monts Ramus, garrigue et fleuve Hérault, Bessan est un village essentiellement agricole qui profita lingtemps des vins d’aramon et des alcools obtenues d’une plaine à haut rendement. Des vins et des alcools étaient expédiés à partir de son port.
Situé à quelques kilomètres à peine de la mer, Bessan attire aujourd’hui des touristes à la recherche de calme. Il est apprécié aussi pour le charme de son centre historique, vieux de mille ans, pour ses fêtes riches de traditions, pour les repas dansants proposés l’été à la Guinguette et sous les peupliers, ou encore pour les visites guidées du centre d’élaboration Ricard et du Cactus Park.
Placé à la sortie d’une autoroute, il intéresse, enfin, de plus en plus d’entreprises qui devraient lui apporter la prospérité au travers de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée.
Avec ses 4100 habitants, Bessan est aujourd’hui un village riche de services, de vie locale dynamique et d’associations.
Patrimoine – découverte de la cité…
Le cimetière des vignes vieilles
En 1972, une nécropole à incinération est découverte sur le tènement des Vignes Vieilles, situé aujourd’hui après le parc floral et animalier Cactus Park. Ce cimetière vieux environ d’environ 2700 ans appartenait à des indigènes appelés Mailhaciens, ou habitants des champs d’urnes.
Il était composé de petites fosses au fond desquelles étaient déposés l’urne contenant les cendres du mort et des vases remplis de nourriture.
Les urnes, vases et objets en bronze trouvés lors des fouilles par le Groupe de recherches archéologiques du canton d’Adge sont exposés dans le musée agathois (renseignements auprès de l’office du tourisme).
L’oppidum de la Monadière
L’oppidum de la Monadière, situé après le cimetière communal, a été fouillé à plusieurs reprises dans les années 1930. Bien placé à l’extrémité d’un plateau dominant jadis la mer, il semble être habité, au VIIe siécle avant JC, par une population mêlée comprenant des indigènes de l’âge du bronze, des bergers nomades venant des plateaux, des Ibères de l’âge du fer, puis des Celtes.
Vers 650 avant JC, la Monadière est un débarcadère où viennent les naviguateurs commerçants de la Méditerranée orientale parmi lesquels les Etrusques qui vivent sur la côté italienne au nord de Rome. On trouve parmi les poteries que ces derniers ont laissé beaucoup d’amphores à vin, et des coupes en pâte noire.
Vers 600 avant JC, les Etrusques sont évincés par les Grecs de Phocée. Ces derniers, prospectant le long des côtes de la Méditerranée, remontent la baie ou le delta de l’Hérault jusqu’à la Monadière pour échanger des amphores de vin, d’huile d’olives et poteries décorées, contre des métaux descendus à dos d’homme ou d’animal de puis l’arrière pays, par les premiers Bessanais. Ils nous ont laissé des poteries à pâte grise, peintes ou pas, et deux maisons aux fondations en pierre, aux murs en briques crues et aux toits en roseaux. Des maisons qui seraient aujourd’hui les maisons grecques les plus anciennes de France.
La Voie Domitienne et la Grange des Fées
Après la conquête de la Gaule, vers 120 avant JC, les Romains construisent une route permettant d’aller d’Italie en Espagne. Dans notre région, on l’appelle Voie Domitienne. Elle traverse la garrigue de Florensac, franchit l’Hérault à Saint-Thibéry, passe entre Bessan et Montblanc, pour se diriger ensuite vers Béziers et Narbonne.
Dès cette époque et durant toute la période de paix gallo-romaine, des dizaines de villas romaines sont construites sur tout le territoire de la commune. Certains donneront naissance à des « campagnes » ou domaines agricoles, au village de Touroulle et peut-être à celui de Bessan.
De la villa implantée sur l’oppidum de la Monadière, il reste aujourd’hui une dépendance, appelée Grange des Fées. Longtemps, les archéologues et historiens locaux ont cru que ce petit bâtiment avait été élevé à la mémoire d’un personnage important et une légende bessanaise raconte même qu’un général romain y serait enterré avec son cheval.
Une autre légende, tout aussi vivace, parle de trois fées qui auraient vécu dans cette grange et qui, par une nuit d’orage, auraient fait la connaissance d’un cavalier gaulois.
Le village de Touroulle
Touroulle se situe à un kilomètre et demi de Bessan, sur la route de Vias. Durant la préhistoire, le site, placé en bordure d’une baie, devait être habité, comme semblent le prouver la hache polie et les grattoirs en silex taillé retrouvés sur les lieux.
Ce lieu prend de l’importance entre le XIIe et le XVIIe siècle. Au faîte de son développement, il comprend un château médiéval sur motte, dont la présence est attestée en 1209 lors de la croisade des albigeois, un village de plusieurs centaines d’habitants et l’église Saint-Laurent qui existe déjà en 1145. La découverte d’un pentogramme (pierre taillée à cinq cotés) en basalte, symbolisant le dualisme de la religion cathare, laisse penser à la présence de cathares sur ce lieu.
Il semble qu’un incendie soit la cause de la disparition du village à l’époque des guerres de Religion. Le château est démoli en 1794, durant la révolution française. Il en reste des pans de murs, l’arrondi d’une tour et, en contrebas, une ancienne citerne qui communique avec le château par un souterrain. Quant à la chapelle, sans toit depuis longtemps, elle perdra une partie de son cimetière, en 1977, au moment du passage de la voie rapide.
Le castrum ou le village fortifié de Bessan
Vers l’an 1000, suite à une période d’insécurité, les Languedociens se rassemblent autour de points fortifiés qu’ils ceinturent de murailles. Bessan est un de ces villages que l’on appelle castrum.
Le point fortifié de Bessan semble être la partie basse du clocher actuel, construite en basalte. Si l’on croît les architectes, la charpente bariolée de la nef, avec ses têtes sculptées, n’est autre que le plafond d’une salle de château dont le donjon serait la partie basse du clocher. Les fortifications réalisées, les Bessanais demandent une église, puis un hospice civil ou hôpital. Afin de se nourrir, la population cultive des jardins. Quant au fleuve Hérault, il est endigué, à la demande du seigneur, pour pouvoir gagner des terres à blé et construire un moulin. La vie au village peut commencer.
Insolite : le trésor de Bessan
En 1938, un ouvrier de carrière donne un coup de pelle pour enlever la couche de terre accumulée sur la coulée de basalte, et projette involontairement, quelques mètres plus loin, un vase contenant près de cent trente monnaies d’argent, deniers et quinaires, dont les plus récentes sont de 55 avant JC. Plusieurs de ces monnaies seront envoyées au musée du Louvre. Aucun ne semble être restée à Bessan.
Hôtel de Ville
L’ancienne maison commune étant trop petite il est décidé de construire un nouvel hôtel de ville à l’emplacement d’une tour des remparts et d’une partie des fossés. Cela est fait en 1777. C’est l’actuel hôtel de ville situé en plein cœur du centre ville. Un beffroi sera construit en 1847 pour y installer une horloge. Le poids du beffroi oblige à renforcer la voà »te des halles existantes en créant des arcades.
Le conseil municipal siège dans l’ancienne tour des remparts, appelé aujourd’hui salle du conseil et des mariages. Au sein de cette salle est placée une Marianne en bronze de G.Saupique.
Eglise Saint-Pierre
L’église primitive existe déjà en 990, appelée alors Saint-Pierre-aux-liens. Elle est en mauvais état lorsque, en 1070, elle est donnée à l’abbaye de St-Thibéry, par l’évêque d’Adge, pour subir des travaux. Vers 1100, l’évêque suivant donne l’église aux abbés de la Chaise Dieu. Ces derniers commencent aussitôt la construction de l’abside de la nouvelle église. Une abside à cinq pans avec colonnettes en demi-rond de style auvergnat.
Les abbés de St-Thibéry qui percevaient les dîmes de Bessan ne sont pas contents. Après un long procès de près de quarante ans, durant lequel le pape, de passage dans la région, serait venu à Bessan, ils réussissent à récupérer l’église en construction.
Le clocher semble avoir été construit tardivement. Peut-être dans la seconde moitié du XIVe siècle, suite au saccage de Bessan par le gouverneur du Languedoc. Les chapelles des côtés sont construites au fur et à mesure des besoins ou des envies. Celles du chœur datent de 1338 et de 1341. les chapelles voisines sont de 1360, et de 1475 pour celle située coté Clastre. Les quatre autres chapelles, plus proches de l’entrée, sont de 1624, 1628, 1652, et 1662.
A l’origine de la construction, les ouvertures, de style roman, sont étroites. Des fenêtres plus importantes sont ouvertes en 1764 dans la partie haute de la nef. Elles sont aujourd’hui mises en valeur par des vitraux de Louis Victor Gesta qui avait son atelier à Toulouse, entre 1850 et 1880.
En 1993, à l’occasion d’une nouvelle restauration de l’église, la voà »te en brique de la nef, datant de 1760, est démolie. Les travaux permettent alors de redécouvrir la charpente d’origine, aux chevrons bariolés et aux poutres sculptées à leurs extrémités de têtes humaines, mais aussi à l’ouverture existant dans la voà »te du chœur.
Les orgues de caractère romantique, construites par Baptiste Puget en 1879 dans son atelier de Toulouse, sont restaurées en 1986 et 1994.
Le beffroi en bois du clocher, supportant la cloche principale, étant en mauvais état, il sera restauré en 2004 dans le cadre d’un partenariat entre la ville, l’Etat, la région et le département.
La plus ancienne cloche de l’Hérault
Reconstruite en 1787, la pointe du clocher en brique est abimée par la foudre en 1886. Il est envisagé de la détruire rapidement à cause du danger qu’elle représente, mais cela ne se fait qu’en 1938, après la chute d’une pièce de fer, lors de la tempête de 1936. On profitera des travaux de mise en place de la flèche en fer actuelle pour démolir la salle renfermant l’horloge et pour installer sa cloche dans la pointe du clocher.
Au début du XVIIIe siècle, le clocher possédait cinq cloches. Aujourd’hui, il n’en reste plus que deux : la cloche décadaire fondue en 1567 ( et refondue pour son tricentenaire) et la cloche servant autrefois de timbre de l’horloge, fondue en 1388. Cette dernière cloche est connue pour être la plus vieille du département de l’Hérault.
Les trois autres cloches ont été descendues en 1791, envoyées au district de Béziers et transformées en canons.
Remparts et porte Saint-Pierre
En étudiant le plan cadastral de 1835 et en allant sur le terrain, les historiens locaux ont essayé de retrouver l’emplacement des remparts en grande partie démolis ou englobés dans les maisons, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En partant de la porte Saint-Pierre, le mur d’enceinte semble suivre les façades de la rue des Soleillers. Il était renforcé d’une tour à hauteur de la rue de la Brèche ; une tour qui, en ruine, sera démolie, permettant l’ouverture de la rue. On retrouve trace du rempart au niveau de la rue porte Douille où, comme son nom l’indique, il y avait une porte. Le rempart forme ensuite le dos de grandes bâtisses ou magasins donnant sur le boulevard de la Liberté. Il est alors visible au fond de l’impasse de Labeille où il est renforcé d’une tour carrée, et au fond de l’impasse des Mijoulanes.
Débouchant rue de la République, il était équipé d’une porte protègée d’une tour carrée pouvant être la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville. Au-delà de ce traçé, qui passe également par la rue de l’Hospice ou de l’Olivier, la présence de nombreuses impasses laissent à penser à une première ligne de remparts englobant seulement une partie du centre historique.
Lors de la croisade des Albigeois, l’ordre est semble-t-il donné aux villages fortifiés de la région de démolir leurs remparts. Dans les années 1340, le bruit courant que les Anglais s’apprêtent à envahir le Languedoc, les Bessanais reconstruisent où réparent leurs murailles. Opération qui se renouvelle de 1365 à 1369.
En 1587, Montmorency demande que le pont-levis de la porte Saint-Pierre soit réparé. Une porte qui aujourd’hui est le fleuron de ce rempart oublié toute proche de l’église Saint-Pierre.
Place de la Promenade et Salle des Fêtes
Au XVIe siècle, en raison du manque d’espace à l’intérieur des remparts, les sportifs bessanais se rencontraient sur le Jeu de Ballon situé au pied des murailles.
En 1856, la municipalité décide de transformer le terrain en une promenade publique au fond de laquelle est construite, quelques années plus tard, une salle d’asile ou école maternelle.
En 1893, la Promenade est réaménagée. L’ancien parapet du Jeu de Ballon est alors démoli et remplacé par de larges trottoirs ne gênant pas les vendeurs ambulants les jours de marché. Il ne manque plus que des bancs et des candélabres.
A la fin des années 1950, la salle d’asile, désaffectée, est détruite. Elle est remplacée par une maison du peuple, appelée aussi foyer des campagnes ou des salles des fêtes, en 1956. Le bâtiment comprend essentiellement une grande salle de danse, sans bar, et un immense balcon prévu pour les spectacles se déroulant sur la scène. Ce balcon sera transformé en salle de réunion au début des années 1980 et, à la même époque, Fernand Brenas peindra la fresque située de chaque côté de la scène.
Place de la République
Afin d’ouvrir une place entre l’église et l’hôtel de ville, la municipalité achète en 1857 un pâté de maisons appelé île Saint-Jaumes, qui, démoli, libère un espace qu’on appelle place du Peyrou.
La statue de la République, en fonte, commandée en 1885 et placée auparavant à l’entrée de la Promenade, en remplacement d’un arbre de la Liberté , vient d’embellir, en 1894, la fontaine monumentale construite depuis peu sur la nouvelle place. Place que l’on appelle du coup place de la République.
En 1973, la commune fait démolir cette fontaine dont les pierres calcaires sont en mauvais état. Un monument en béton est coulé en remplacement et agrémenté d’un petit buste de Marianne en bronze.
En 1988, la municipalité fait raser l’ouvrage en béton et construire une imitation de fontaine monumentale avec bassins et jardinières. Le quartier est couvert de pavés et l’ancienne République retrouve sa place. C’est la configuration actuelle des lieux.
Place de la Fontaine
Au début du XIXe siècle, les eaux de la source Fontvieille s’écoulent dans un fossé pavé, jusqu’à un bassin situé place de la Fontaine, en bordure de la rue des Caves. Cette source se trouve aujourd’hui dans la rue Petite Fontvieille et coule dans le grand égout construit à l’emplacement du fossé.
En 1827, l’eau de la source étant insuffisante en été, la municipalité fait creuser un puit, au milieu de la place, et bâtir une fontaine monumentale.
En 1944-1945, le comité de Libération ordonnera la démolition de cette fontaine, dont les pierres sont attaquées par l’humidité, et fera construire des toilettes publiques en souterrain.
L’hospice désaffecté, situé au dos de la place de la Fontaine, est détruit à partir de 1963. Les maisons voisines sont achetées et rasées pour agrandir la place et permettre la construction d’un bâtiment moderne comprenant poste, commerces et logements. Le projet accepté en 1967, les travaux commencent quelques temps après, pour être terminés en 1970. Paul Azéma , artiste bessanais, y apportera la touche finale, avec la céramique placée sur la façade principale de la poste.
Cette place, très conviviale, est aujourd’hui un lieu de détente et accueille une partie du marché traditionnel du dimanche.
Croix de la Mission
La mission est une période d’une durée de trois semaines à un mois durant laquelle viennent des prédicateurs, dans le but de recruter de nouveaux paroissiens. Il arrive parfois que, lors d’une mission, une croix soit posée. Comme son nom l’indique, la croix située à l’extrémité de la rue de la porte Saint-Pierre a été posée à l’occasion d’une mission. Reste à trouver laquelle. Il semble qu’à l’origine, elle était implantée près de l’église. Elle sera ensuite déplacée à l’emplacement actuel en 1785.
Si on en croit l’entreprise qui a restauré cette croix dans les années 1980, le socle en basalte daterait de l’époque de Louis XIV, mais la croix en fer forgé et le saint christ seraient moins anciens. Quant au coq qui servait déjà de girouette au sommet de la croix, au XIXe siècle, il sera volé en avril 1999.
Les monuments aux Morts
Dès la fin de la guerre de 1914-1918, la commune envisage la construction d’un monument en hommage aux Bessanais morts pour la France, et prend contact avec le célèbre sculpteur Injalbert. Plusieurs courriers de ce dernier, datant de 1921, nous apprennent qu’il a réalisé deux esquisses pour Bessan mais le temps lui manque pour démarrer les travaux. Début 1923, devant commencer le monument de Béziers, il pense pouvoir mener les deux chantiers de front. Mais, lassée d’attendre, la municipalité se tourne vers Auguste Azéma, qui, en 1922, est chargé de l’érection d’un tombeau aux morts pour la patrie, ou monuments aux Morts, dans le cimetière. Cet édifice sera terminé en 1924.
L’année suivante, il sera demandé à Auguste Azéma de construire un monument à la mémoire des enfants de Bessan morts pour la France, ou monument de la Victoire, qui sera terminé en 1926.
Sur ces deux œuvres, sont gravés les noms des Bessanais morts pour la France en 1914-1918, sur celui de la Victoire seront ajoutés ceux des autres guerres : 1939-1945, guerre d’Indochine, guerre d’Algérie.
Notre Dame des Vignes
La vierge Notre-Dame des Vignes, financée par souscription publique, est implantée au croisement des rues Victor Hugo et des anciennes Ecoles, en 1982, à la demande du curé Raymond Combes. Œuvre de J.S. Hartmann et de E.Boissier, elle est inaugurée par l’évêque de Montpellier le 5 décembre 1982.
Selon certains, elle protège Bessan des calamités agricoles qui ont quelquefois dévastées les villages voisins.
Moulin Bladier sur l’Hérault
Le moulin Bladier de Bessan se situe sur les bords du fleuve Hérault à la périphérie du village. Il est de style néo-roman, annonciateur du gothique. Il est fortifié par des ouvertures à mâchicoulis et des créneaux où on accède par un chemin de ronde. Deux murs avec meurtrières et un escalier en colimaçon qui ne démarre qu’à deux mètres du sol pour gêner les assaillants, complètent le système de défense.
Le moulin sert à moudre le blé, que les Bessanais et les Viassois apportent à dos d’âne ou sur une charrette tirée par une mule, grâce à six meules actionnées par un système de roues verticales.
L’activité du moulin ralentit avec le développement du vignoble. Il servira pour la dernière fois vers 1855 pour écraser des blocs de souffre importés de Sicile et destinés à soigner la vigne contre l’oïdum.
Emporté en partie en 1977, lors d’une crue de l’Hérault, il est complètement défiguré en 1994, lors de la construction du barrage réalisé à la demande de la station de pompage André Filliol de Florensac et du syndicat du Bas-Languedoc, station qui alimente en eau potable une grande partie du département.
En 1998, la municipalité organise une exposition et des visites guidées du moulin et, aidée par la Fondation du Patrimoine, réussit à y attirer la télévision régionale. Cette prise de conscience suffira t-elle à sauver cet ouvrage du Moyen-âge ?
Volcan des Monts Ramus
La première éruption des volcans de Bessan, Saint-thibéry débute par des projections de cendres qui se déposent encouches fines et friables, appelées tuf. Ensuite, de violentes explosions projettent dans les airs des particules de laves mélangée à du gaz, qui en s’accumulant forme les trois monts. Ces pierres trouées à causes des bulles de gaz, appelées pouzzolane,prennent parfois, avec la vitesse, la forme effilée de bombes qui peuvent avoir la grosseur d’un noyau d’olive ou peser plusieurs dizaines de kilos.
Lors de la dernière éruption, il y a environ 650.000 ans, de la lave coule à partir de fissures situées au pied des monts, formant un plateau de basalte d’un kilomètre de rayon et d’une dizaine de mètres d’épaisseur, dont une extrémité se situe au niveau de la zone artisanale et dont l’autre domine Saint-Thibéry.
Des trois monts, seul celui dit de « Saint-Claude », qui est le plus petit et le plus proche de Bessan, est entier. En effet, en 1973, le cône central portant un moulin à vent appelé la « Tour » est rasé, et la pouzzolane qui en est extraite sert de remblai à l’autoroute en construction. Le troisième cône, situé à la limite de Bessan sur le territoire de Saint-Thibéry, est exploité depuis longtemps, ses pierres servant pour la construction des habitations et murs de clôture du village jusqu’au début du XXe siècle. Quant au plateau, il fournit depuis des siècles le basalte nécessaire pour la construction, l’empierrement des rues.
Les roses de pierre
Le plateau basaltique des Monts Ramus est exploité à plusieurs endroits sur la commune. Au niveau de la carrière du Languedoc, on peut encore découvrir une bizarrerie de la nature, en l’occurrence une « rose de pierre » que l’on doit à la façon dont la lave à coulé sur elle-même.