Les premiers témoignages historiques datent de la fondation de la ville, par les Grecs, au VIe siècle avant J.C. Puis de l’occupation romaine, lorsque la ville était un oppidum, relié à Narbonne par la Via Domitia.
On y développait alors la culture de la vigne et de l’olivier, on défrichait les forêts de chênes environnantes. Lorsque Rome s’effondra la Gaule narbonnaise, devenue fleuron « gallo-romain », fut envahie par les peuples de l’Est, notamment les Wisigoths, qui se payèrent sur le pays, tout en installant leur capitale à Narbonne.
Si Charles Martel repoussa les Sarrasins à Poitiers en 732 (tous les Français connaissent au moins cette date dans l’Histoire de France), il conquit aussi et occupa Béziers, en 737 –détruisant au passage l’amphithéâtre romain-, alors qu’il achevait de chasser l’armée arabe, vers l’autre côté des Pyrénées…
La mémoire Biterroise conserve une place particulière à une date : le 22 juillet 1209. Ce jour-là, la Croisade des Albigeois, contre les Cathares, se traduisit par le sac, l’incendie de Béziers et le massacre de sa population en l’église de La Madeleine. On l’a baptisé « Lo gran mazel » (« la grande boucherie »).
Béziers abritait des hérétiques dit « cathares », elle était tenue par les Trencavel, vassaux des comtes de Toulouse -excommuniés par le pape en raison de leur trop grande tolérance envers lesdits Cathares-… Alors l’armée du roi de France -avec à sa tête Simon de Montfort côté sabre, et le légat du pape Arnaud Amaury côté goupillon-, se mit en marche contre le Languedoc, région encore indépendante, très riche, et « terre d’élection » des Cathares.
« Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les Siens » dit Arnaud Amaury au chef de l’armée croisée, qui lui demandait comment différencier les Cathares des « bons » catholiques de Béziers, alors que ses soudards détruisaient déjà la cité. Cette croisade s’acheva après quarante ans de pillages, de bûchers expiatoires.