Dégradation physique des rivières (aménagements hydrauliques, barrages), parce qu’ils empêchent la migration des géniteurs, puis des larves vers les zones annexes.
Pollution des eaux (désoxygénation et pesticides) et l’altération du régime (pompages agricoles, accélération des crues).
Dans certains cas peut-être, le déversement abusif de poissons carnassiers.
Une faible fécondité et un isolement naturel (population à faible densité) sont des facteurs aggravants dans le processus de résistance d’une espèce.
Des disparitions dans des rivières saines suggèrent un affaiblissement génétique.
Mise en place d’un plan de gestion
Le Ministère de l’environnement, l’ Onema et les Fédérations de Pêche ont en charge la protection de notre patrimoine naturel aquatique.
Sous l’impulsion européenne, une attention particulière est à présent portée à la défense des milieux (Directive Habitat), dont les frayères notamment et propose les objectifs suivants :
Réalisation d’opérations de sensibilisation et d’information du public et des décideurs.
Retrouver une haute qualité écologique en réduisant les pollutions.
Limiter les risques de pollutions accidentelles.
Libre accès à toute section hydro géographique nécessitant des aménagements de passes spécifiques.
Protection stricte des frayères actives.
Etablir un programme de réintroduction et de suivi d’espèce sous statut de protection intégrale.
Poissons protégés les plus menacés
APRON DU RHONE
Nom latin : Zingel Asper (Linné), 1758
Famille : Percidés Dénomination : Sorcier, Apré, roi du Doubs
Taille adulte : de 15 à 20 cm.
L’apron est un poisson au corps fin et fuselé, son dos est gris brun, les flancs brun jaune avec trois bandes noires transversales sur la partie postérieure du corps.
D’aspect singulier avec son corps trapu effilé vers l’arrière et son gros museau arrondi, il possède une peau très rugueuse ce qui lui vaut d’ailleurs son nom "Asper" de l’âpreté de ses écailles.
Il possède deux nageoires dorsales séparées, ses nageoires pelviennes lui servant d’appui lorsqu’il est posé sur le substrat.
La reproduction a lieu en mars avril sur les pierres ou la végétation, dans les eaux fraiches et peu profondes.
Poisson de fond, il aime les eaux claires et oxygénées à fond de graviers.
L’apron est sédentaire et territorial, tapi au fond durant la journée, invisible grâce à une grande faculté de camouflage, il sort au crépuscule en quête de nourriture (invertébrés benthiques).
LA VANDOISE
Nom latin : Leuciscus leuciscus (Linnaeus, 1758) - Cyprinidés
Longueur totale : 15 à 20 cm (jusqu’à 40 cm). Poids : 100 à 200 g (max : 800 g).
Corps fuselé, peau couverte de grandes écailles nacrées, fine tête conique, nageoire anale à bord postérieur concave, nageoire caudale très échancrée.
Elle ressemble assez à un chevaine, mais son allure générale est moins massive. Elle affectionne la vie en groupes, dans des eaux dont la température n’excède pas 22°C.
Elle se nourrit d’invertébrés aquatiques exclusivement. La vandoise recherche sa nourriture au fond de l’eau, mais capture aussi les insectes adultes dérivant à la surface.
La reproduction a lieu de mars à mai, la tête des mâles se couvre alors de petits boutons appelés " boutons de noce ".
Les reproducteurs remontent les rivières ou les ruisseaux jusque dans les secteurs peu profonds ou le courant est fort.
La femelle pond 15 000 à 30 000 œufs. Leur développement s’effectue en 3 semaines environ (à 15°). Maturité sexuelle atteinte à 3 ou 4 ans.
En France, la vandoise est présente dans la plupart des régions. Elle est plus rare dans les alpes et absente en Corse. Elle vit dans la partie inférieure de la rivière, mais de préférence dans les courants.
La nageoire anale de la vandoise est convexe.
La nageoire anale du chevaine est arrondie et concave.
La vandoise est protégée par l’arrêté du 8 Décembre 1988 mis en place par le ministère de l’environnement mais ne fait pas partie de la directive habitat.
BARBEAU MERIDIONAL
Nom latin : Barbus meridionalis (Risso), 1926 Famille : Cyprinidés
Taille adulte : de 12 à 25 cm.
Le barbeau méridional a un corps allongé, son dos légèrement bombé est gris brun, les flancs jaunâtres et le ventre blanc.
Le dos, les flancs et les nageoires impaires portent de petites tâches sombres. La tête est massive, la bouche infère est bordée d’épaisses lèvres charnues et portent quatre barbillons sur la lèvre supérieure.
La nageoire dorsale porte de 7 à 11 rayons, le plus long est ossifié mais non dentelé sur son bord postérieur (comme le barbeau commun).
Le barbeau méridional fréquente les cours d’eau clairs et oxygénés où il vit en bancs sur le fond.
La fraie se déroule en mai-juin sur les bancs de graviers.
CHABOT DE PETIT
Nom latin : Cottus petiti (Bacescu), 1964 Famille : Cottidés
La répartition de cette espèce semble limitée à quelques kilomètres en amont de la rivière le Lez.
Très dépendant de la qualité et de la quantité d’eau de la rivière. On peut tout de même signaler l’importance d’isoler les oeufs des adultes lors de la reproduction, car ceux-ci subissent un fort taux de prédation, de la part des mâles essentiellement.
LAMPROIE DE PLANER
Nom latin : Lampetra planeri (Bloch), 1986 Famille : Petromyzonidae
Taille adulte : de 15 à 20 cm.
La lamproie de Planer est devenue très rare dans le Sud-est, on la trouve dans les Sorgues (affluents de l’Ouvèze) et elle est également signalée dans quelques cours d’eau rhônalpins.
D’allure serpentiforme, tout comme l’anguille, la lamproie de planer est dotée d’une bouche en ventouse, de nageoires très peu développées, les deux dorsales étant contigües.
Contrairement aux autres poissons, elle ne possède pas d’ouïes mais une rangée d’orifices par lesquels elle respire.
Le dos est verdâtre, les flancs jaunes et la face ventrale blanche. La larve est aveugle.
La lamproie de Planer est la plus petite et la seule des trois espèces du Nord-Ouest de l’Europe à passer la totalité de sa vie en eau douce. La reproduction a lieu en avril mai.
Les adultes, qui ne s’alimentent pas, meurent rapidement après avoir pondu (1000 à 1500 oeufs par femelle) parmi les pierres dans les eaux agitées.
Les larves (ammocètes) migrent vers des zones vaseuses où elles s’enfouissent. Pour se nourrir, les larves filtrent les micro-organismes, puis elles se métamorphosent après 4 ou 5 ans en adultes.
LOCHE D’ETANG
Nom latin : Misgurnus fossilis (Linné), 1758 Famille : Cobitidés
Taille adulte : La loche d’étang atteint 20 à 30 cm à 3 ou 4 ans
La loche est autochtone dans le nord de la France. Bien qu’elle soit reconnue comme rare en France, sa répartition géographique est très sous estimée car les milieux qu’elle fréquente (fossés, marais) ne sont pas pêchés ou inventoriés.
Son statut est de fait indéterminé. Quelques stations sont confirmées dans le bassin rhodanien (environs de Belfort, bas Dauphiné).
Avec dix barbillons sensoriels, la loche d’étang se distingue aisément de la loche franche et la loche de rivière qui n’en possède que six.
Le corps est long et visqueux, comme une anguille, souligné par une alternance de bandes claires et sombres.
Ce poisson vit dans des étangs peu profonds et dans de petits lacs à fonds vaseux. Poisson lucifuge, la loche d’étang reste enfouie dans la vase durant la journée.
Elle possède une respiration branchiale et intestinale : en situation anoxique, elle avale de l’air et l’oxygène est alors absorbé au passage de l’intestin.
Elle s’active lors d’une baisse de pression atmosphérique, d’où son surnom de " poisson du temps ".
Elle se nourrit de petits invertébrés du fond (vers, mollusques, larves d’insectes).
La larve est pourvue de filaments respiratoires externes pour résister aux conditions difficiles de survie dans les marécages.
Les poissons migrateurs
Les poissons migrateurs amphihalins appartiennent à des espèces qui sont dans l’obligation de se déplacer entre les eaux douces et la mer afin de réaliser complètement leur cycle biologique.
Toutes ces espèces se reproduisent en rivière et grossissent en mer sauf l’anguille qui fait exactement le contraire et se reproduit en mer des Sargasses.
La grande alose et l’alose feinte
Les Aloses sont de grands migrateurs amphihalins qui se reproduisent en eau douce sur la partie moyenne des axes fluviaux.
Elles appartiennent à la même famille que le Hareng ou la Sardine (Clupéidés), présentent une forme aplatie, une bouche dirigée vers le haut et une carène ventrale ornée d’écailles coupantes.
L’alose feinte et la grande alose se différencient principalement par la taille et les écailles.
Le corps est fort, comprimé latéralement et fusiforme. Ces poissons présentent des taches sombres en arrière des opercules, leurs flancs sont argentés et le dos est généralement bleuté.
Les eaux littorales et continentales des façades Manche et Atlantique sont fréquentées par deux espèces :
Grande Alose (Alosa alosa) dont la taille adulte se situe entre 40 et 70 cm pour un poids de 1 à 3.5 kg.
Régime alimentaire : plancton animal. Nombre d’ovules : 120 000/kg en moyenne.
La grande Alose (Alosa alosa) est un poisson d’eau de mer migrateur qui remonte les cours d’eau européens pour venir pondre.
Les jeunes poissons retournent en mer dès qu’ils atteignent une taille d’environ 10 cm. Leurs capacités de nage et de saut sont limitées ce qui rend nécessaire des dispositifs de franchissement adaptés.
La diminution des populations d’aloses est liée à l’implantation d’obstacles érigés sur les axes de migration et à la destruction des frayères à la suite d’extractions de granulats dans le lit mineur.
Cette espèce a ainsi disparu de nombreux cours d’eau côtiers ou considérablement régressé comme sur le Rhône.
Alose feinte (Alosa fallax) de taille plus petite que la précédente, entre 30 et 50 cm.
L’Alose feinte est un poisson d’eau de mer qui remonte le cours inférieur des cours d’eau au moment de la reproduction.
L’alose vit en mer. Elle est sédentaire dans quelques lacs italiens (lac de Lugano, lac Majeur, lac de Come, lac Iseo, lac de Garde, ...).
En mer, l’alose feinte reste près des côtes contrairement à la grande alose et elle fraie plus en aval des cours d’eau. Le taux de survie des géniteurs est plus faible chez la grande alose.
En mer, les aloses se nourrissent d’invertébrés, de crustacés et de poissonnets tandis qu’elles arrêtent de se nourrir en eau douce.
Les aloses sont considérées comme des indicateurs de la qualité biologique et physique des cours aval et moyen des grands fleuves.
La lamproie marine et lamproie fluviatile
Les Lamproies ne sont pas des poissons au sens strict. Elles font partie d’un groupe de vertébrés très primitifs (les Agnathes).
Elles ne possèdent ni mâchoires, ni écailles, ni nageoires paires, ni colonne vertébrale osseuse.
La forme de leur corps ressemble à l’Anguille. Elles ont une sorte de bouche circulaire garnie de dents, fonctionnant comme une ventouse et une série de perforations branchiales en arrière de l’oeil.
Les deux espèces se différencient au niveau de leur disque buccal : la Lamproie marine possédant un plus grand nombre de "dents" que la Lamproie fluviatile.
La lamproie est considérée comme un parasite pour les autres poissons. Seule la lamproie de Planer n’est pas un parasite comme ses semblables.
Durée de vie : moyenne de 8 ans pour la Lamproie Marine, de 7 ans pour la Lamproie fluviatile.
Régime alimentaire : parasitaire à base de sang au stade adulte et micro-organismes au stade larvaire.
Nombre d’ovules : de 120 000 à 260 000 pour la Lamproie marine.
La Lamproie marine (Petromyzon marinus) est de coloration brun jaune marbrée ou noir et mesure 60 à 80 cm pour un poids de 700 à 900 g.
La Lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis) est plus petite, avec une robe sans marbrure. Elle mesure 25 à 40 cm pour un poids d’environ 60 g.
L’Esturgeon
Nom : Acipenser sturio (Esturgeon commun), famille des Acipenseridae.
Taille adulte : de 3 à 5 m pour un poids variant de 300 à 500 kg.
Régime alimentaire : plancton animal. Nombre d’ovules : 120 000/kg en moyenne.
Longévité : plus de 40 ans avec une maturité sexuelle tardive (de 12 à 14 ans pour les mâles et de 16 à 18 ans pour les femelles).
Très recherchée au début du siècle pour la fabrication du "caviar", l’esturgeon européen fait l’objet depuis 1982 d’une protection totale sur l’ensemble du territoire français.
Ses caractéristiques biologiques écologiques sont encore très mal connues ce qui rend particulièrement difficile la protection de cette espèce, et en particulier la mise en place de mesures de gestion efficaces pour sa survie.
Les esturgeons sont remarquables par leur corps garni de cinq rangées longitudinales d’écussons osseux et par leur tête enveloppée d’un solide bouclier d’os dermiques et prolongée par un rostre.
La bouche, infère et dépourvue de dents, est en forme de trompe, ce qui leur permet de fouiller la vase pour y saisir les mollusques dont ils font leur nourriture principale.
En France on le rencontre essentiellement dans le bassin de la Gironde.
L’Anguille
Nom : Anguilla anguilla (Anguille européenne), famille des Anguillidae.
Taille adulte : 30 cm à 1 m pour un poids variant de 300 g à 3 kg.
Régime alimentaire :
Adulte : crustacés, larves d’insectes, mollusques, poissons.
Stade larvaire : plancton marin.
Nombre d’ovules : 800 000 à 1 300 000.
Longévité : Classiquement 5 à 10 ans (voire 15 ans) pour les femelles (taille de 60 cm à 1 m), de 3 à 6 ans pour les mâles (taille de 50 cm).
L’Anguille possède une aire de reproduction unique dans la Mer des Sargasses.
La ponte intervient entre 400 et 700 mètres dans des eaux de 16 à 17°C. A l’éclosion, les larves (leptocéphales) remontent dans les eaux superficielles, dérivent pendant 2 à 3 ans dans l’Atlantique et sont amenées par la Dérive Nord Atlantique jusqu’aux côtes européennes ; elles se métamorphosent alors en civelles avant de migrer en eau douce où s’effectuent l’alimentation et la croissance.
L’anguille est une espèce autochtone de nos cours d’eau tributaires, de l’Atlantique, la Mer du nord, la Manche, et la Méditerranée. La forme de ce poisson est très particulière, car le corps est serpentiforme.
L’anguille poisson allongé de 60 cm de long pour un poids de 400 g environ (Taille : de 20 à 50 cm pour les mâles et de 40 à 150 cm pour la femelle. Poids : 100 à 500 g pour le mâle et de 0,300 à 3 kg pour la femelle jusqu’à 4 kg.).
Le corps est allongé, cylindrique et recouvert d’une peau épaisse dans laquelle s’imbriquent de minuscules écailles ovales qui n’apparaissent qu’à l’âge de 4 à 5 ans.
La mâchoire est garnie de toutes petites dents en très grands nombres. L’anguille possède deux paires de narines au bout du museau, qui nous montre que l’odorat est primordial chez ce poisson.
Elle est un poisson de l’ombre, car elle passe son temps caché dans les obstacles, à l’abri de la lumière. Les nageoires pelviennes sont absentes, les nageoires caudales, anales et dorsales sont soudées.
L’anguille jaune (forme sédentaire en eau douce) a le dos brun olive et le ventre jaune, tandis que l’anguille argentée (forme migratrice) est vert gris sur le dos avec des reflets argentés sur les flancs et le ventre.
La maturité sexuelle est de 8 à 10 ans pour les mâles et de 12 à 15 ans pour les femelles. Chez les anguilles les femelles peuvent vivre 10 à 18 ans alors que les mâles n’ont qu’une espérance de vie de 8 à 14 ans.
Après la reproduction les anguilles semblent mourir. L’anguille n’est pas difficile, Sa nourriture se compose de crustacés, d’insectes, de vers, mollusques, écrevisses, grenouilles, petits poissons morts ou vivants.
Mise en place d’un plan de gestion pour ces espèces
Réalisation d’opérations de sensibilisation et d’information du public et des décideurs.
Retrouver une haute qualité écologique en réduisant les pollutions .
Limiter les risques de pollutions accidentelles.
Libre accès à toute section hydrogéographique nécessitant des aménagements de passes spécifiques.
Protection stricte des frayères actives.
Etablir un programme de réintroduction et de suivi de l’espèce sous statut de protection intégrale.