Entre mer et garrigues, entre le fleuve Hérault et la plaine, Florensac s’étend sur 3438 ha.
Ville conviviale, elle rassemble autour de la place de la République un ensemble de commerces de proximité et de services faisant de ces rues un lieu animé et convivial où se rencontrent les habitants du village qui y font leurs achats de tous les jours.
Deux marchés forains sur la place de la République, le mardi matin pour l’équipement et le samedi matin pour l’alimentation amènent une animation importante ; ils complètent les facilités de s’approvisionner sur place.
Ville qui se développe, l’évolution rapide de son urbanisation au cours de ces dernières années permet de penser que sa population forte de 3983 habitants au dernier recensement peut être évaluée à 4500 habitants. C’est le chef lieu de canton pour les communes de Pomerols, Pinet et Castelnau de Guers.
Ville de vignobles, son territoire d’étend sur 3438 ha de plaines et coteaux, l’activité principale de Florensac reste son activité traditionnelle, la culture de la vigne.
Caves particulières et cave coopérative produisent des vins de qualité qui font honneur aux tables qui les accueillent : Picpoul, muscat sec, Merlot, Syrah, Viognier, etc. et rivalisent avec les meilleures productions de nos terroirs.
Près du fleuve Hérault qui lors de ses crues lui baigne les pieds, son climat méditerranéen et sa proximité de la mer font de Florensac une cité aux accents ruraux où il est agréable de vivre.
Patrimoine – découverte de la cité…
Les Fours
Autrefois, il fallait payer pour faire cuire le pain dans des fours communs, sur lesquels le seigneur percevait des taxes. Les textes des Archives Municipales mentionnent souvent le « Four de la Citadelle ». Les habitants y faisaient cuire leurs préparations sous la surveillance du boulanger chargé de la bonne marche du four. Nous ne savons pas où il se trouvait exactement.
Certains fours devaient être près de l’ancienne mairie, comme l’indique la rue qui porte le nom de « Rue des Petits Fours ».
Au XVIIIe siècle il y avait un four situé près de la porte de Saint-Thibéry. Ce lieu devait être animé puisque les habitants y venaient aussi prendre de l’eau au puits et faire boire les bêtes à l’abreuvoir.
Là on pouvait se rencontrer, échanger les nouvelles, bavarder, pendant le temps où le pain cuisait. Mais on n’y rencontrait pas que des amis, et parfois renaissaient d’anciennes querelles.
Le dernier four public fut construit en 1877 par l’entrepreneur Gabriel Letourno, maçon à Florensac, pour la somme de 700 francs, dans le quartier du Portail Neuf, à l’intérieur de l’enceinte de la ville.
La Promenade au fil du temps
La Promenade a une très longue histoire. Elle fut d’abord un terrain situé au pied du château fort, appelé aussi la citadelle, le Château vieux ou les Prisons, à l’extérieur des remparts. Sa situation, proche de l’une des plus importantes portes d’accès au bourg, la Porte Sainte Suzanne, lui donna de plus en plus d’importance au cours du temps.
En 1756, le conseil de ville décida d’aménager ce terrain pour en faire le Jeu de ballon. Ce jeu demandait de la place et ne pouvait plus être pratiqué à l’intérieur du village où les espaces libres étaient devenus rares. Notons que le jeu du Tambourin s’y pratiquait encore récemment.
En 1783, la vocation commerçante de la Place du Jeu de ballon s’affirma, puisque les consuls décidèrent que la foire annuelle, qui avait lieu pendant trois jours à la Porte de Saint-Thibéry à la fin du mois d’août, se tiendrait désormais près de la Porte Sainte Suzanne ou Porte du Jeu de ballon.
Un plan de 1815 nous indique les nouveaux aménagements faits ou à faire sur cette place. Les fossés sont comblés, l’ancien chemin du Tour d’enceinte devient un boulevard périphérique ombragé. Le Jeu de ballon se pratique toujours le long de l’ancienne muraille, mais il est séparé du boulevard par une Promenade ombragée de deux rangées d’arbres.
En 1860, de nouveaux travaux remontèrent le niveau de la Place qui se trouvait trop en contrebas par rapport aux rues du village.
Les métiers du cuir autrefois
Jusqu’à une période récente, les métiers du cuir furent bien représentés à Florensac ; fabricants et marchands de chaussures étaient nombreux, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Mais d’où venaient les cuirs qu’ils employaient ?
Nous savons que l’élevage des moutons et des chèvres était prospère dans la région et dans l’arrière pays.
La préparation des peaux nécessitait l’activité de plusieurs professions : mégissiers, tanneurs, corroyeurs…
Il y eut sans doute de nombreuses tanneries dans la région jusqu’au XIXe siècle.
L’emplacement de ces ateliers devait être soigneusement calculé : il leur fallait beaucoup d’eau, aussi devaient-ils être sur le bord d’une rivière, et, en raison des odeurs nauséabondes qu’ils exhalaient, on ne pouvait les installer trop près des endroits habités.
C’est ainsi qu’en 1641, Isaac Tartane, marchand « coyratier », habitant de Ganges, passait un contrat chez un notaire de cette ville avec deux maçons pour qu’ils construisent une « calquière » de tanneur hors de la ville, sur le bord de l’Hérault. Cet accord prévoyait des constructions en pierres pour abriter l’atelier et les peaux ainsi que tout un réseau de rigoles et de tuyaux destinés à amener dans l’atelier l’eau nécessaire à la préparation des peaux.
Il y avait aussi des tanneurs à Mazamet et dans la région de Millau, de même qu’à Aniane, à Ganges et tout le long de l’Hérault.
Au milieu di XIXe siècle le nombre des tanneries héraultaises avait diminué.
De 1822 à 1864, les entreprises héraultaises passent de 371 à 89 en ne conservant qu’une main-d’œuvre de 775 personnes. Il reste que la qualité du cuir est exceptionnelle, les veaux d’Aniane atteignent des cours élevés à la foire de Beaucaire pendant toute la première moitié du XIXe siècle.
Une partie de ces cuirs était vendue à la grande foire de Saint-Thibéry, pour la Saint Luc.
Le déclin de cette foire dans le courant di XIXe siècle a entraîné un oubli presque total de cet évènement important et lucratif. I l eut pourtant sans aucun doute un impact non négligeable sur les habitants de Florensac.
Dès le Moyen-âge, Saint-Thibéry est réputé pour la foire aux cuirs de la Saint-Luc qui s’y tient chaque année, le 18 octobre. Cette spécialité paraît liée à l’implantation des bénédictins.
La prééminence du cuir peut s’expliquer par les besoins prioritaires de ces communautés religieuses qui doivent chausser quantité de moines, d’oblats et de serviteurs et qui doivent renouveler les harnais de centaines de chevaux et de mulets. Sachant qu’ils écouleront au moins une partie de leur production de l’année, les coiratiers, tanneurs, fréquentent assidûment ces foires et leur présence attire en contrepartie, tous les marchands et artisans qui gravitent dans cette branche d’activités.
Cette foire, qui proposait toutes sortes d’autres marchandises, était en bute à la jalousie des villes de Montagnac et de Pézenas. C’est toutefois le désintérêt du monde agricole local qui a entraîné son déclin. En effet, la date du 10 octobre tombait pendant la période des travaux de la vigne. D’une certaine façon, donc, la foire de la Saint Luc fut victime de l’avènement de la monoculture dans la région.
La municipalité tenta bien d’en reporter la date au 10 novembre, début de la fête locale, mais rien ne put en arrêter la décadence entamée. C’est ainsi que disparut la foire de Saint-Thibéry, alors que celle de Florensac, peut-être moins importante, mais placée au mois d’Août, s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
On peut penser que les bourreliers et les cordonniers de Florensac se rendaient à cette foire. Sans doute aussi quelques tanneurs devaient-ils venir dans notre ville pour proposer, à la foire du mois d’Août, leurs marchandises.
Glacière et glace fin XVIIe début XVIIIe
Chaque année la communauté donnait à bail la distribution de la glace.
A cet effet le maire réunissait quelques consuls et ils établissaient les conditions du contrat avec celui qui avait été choisi. C’est ainsi que le 29 décembre 1699, le maire Pierre Barral est installé dans la salle de la maison commune, avec, à ses côtés, Jean Alméras et Bernard Celly, premier et second consuls.
Assistent aussi à la réunion les chirurgiens Louis Arvieu et Jean Vinas, car, si la glace joue un rôle important dans la conservation des aliments, elle est aussi utilisée pour les soins des malades.
C’est le sieur Antoine Foreville, bourgeois de Florensac, qui a été choisi, car c’est celui qui a offert le meilleur prix, soit une rente de vingt cinq livres, payable le vingt cinq août 1700. Il s’engage à remplir à ses frais la glacière quand la glace n’aura plus que deux centimètres d’épaisseur. Il promet aussi de ne pas en vendre aux étrangers au village ; s’il ne respectait pas cette promesse, les habitants pourraient exiger de lui qu’il leur fournisse de la glace à ses frais jusqu’au 15 octobre 1700, alors que le contrat prévoit que la vente de glace se fera du 15 mai au 30 septembre. Le prix de vente est fixé à deux deniers la livre, il doit le respecter.
L’aménagement et l’entretien de la glacière incombent à la communauté.
Ce compte-rendu, rédigé par le greffier Poulhe a été signé par les personnes indiquées ci-dessus, ainsi que par les sieurs Vinas, Thieulle, Truc, Reynard. Il n’indique ni d’où vient la glace, ni où se trouve la glacière, ni à qui elle appartient.
On peut penser que la glace était fournie en hiver par les plaques gelées trouvées le long des chemins ou dans les fossés. Elle pouvait aussi être ramenée des montagnes proches, du Saint-Ponais, de La Salvetat ou des monts cévenols.
Elle était conservée dans un réduit maçonné, le plus souvent à demi enterré, muni d’une double porte qui s’ouvrait au Nord. On recouvrait la glace de sciure ou de paille pour éviter qu’elle ne fonde trop vite. Il fallait que l’accès à la glacière soit facile pour les charrettes qui la livraient. On devait aussi assurer l’évacuation de l’eau de fonte par quelques canalisations.
Il était en outre nécessaire de prévoir une aération. Quand c’était possible, quelques arbres feuillus abritaient en été la glacière des rayons du soleil.
Le contrat d’arrentement de la glacière, daté du 22 mai 1709, donne quelques renseignements complémentaires. C’est toujours dans la maison consulaire que se réunissent ce jour-là autour du nouveau maire Jean Malordy de Truc, viguier de la Baronnie de Florensac.
Les enchères à la chandelle terminées, c’est le sieur Louis Dumié, maître boulanger, qui a emporté le marché.
La glace est alors conservée dans une glacière qui appartient à l’hôpital, mais le document ne précise pas si elle se trouve dans l’hôpital ou ailleurs.
Louis Dumié devra en assurer la vente pendant une année à compter de ce jour.
Il devra s’acquitter de la somme de cent dix livres auprès de l’hôpital. Il paie comptant la somme de vingt cinq livres encore dues dans un mois.
Le prix de la livre de glace est fixé à un « double ».
Il ne pourra pas vendre de glace à un étranger, sous peine d’être condamné à une amende de quarante livres.
Enfin, Jean Sabatier, maître tuilier, se porte caution pour le sieur Louis Dumié, pour la somme de quatre vingt cinq livres due à l’hôpital.
Et si malgré toutes les précautions prises, la glace fondait ? Le bail de 1699 envisage cette hypothèse : dans ce cas le bénéficiaire du contrat serait relevé de ses obligations de vente.
Que de chemin parcouru depuis cette époque ! Il est si simple aujourd’hui dans nos pays « civilisés » de se procurer de la glace. Est-ce possible partout dans le monde ? Rappelons que les glacières existaient encore au XIXe siècle.