Thezan les Béziers

 

Thezan les Béziers

Thézan est un village dans la plaine viticole du Languedoc entre Méditerranée et Cévennes sur un site habité dès la préhistoire.

Le village a conservé son caractère médiéval : les maisons sont bâties en rond autour du château (La "Bastille") et de l’église.

Les venelles et les impasses permettent de parcourir le centre qui était, il y a quelques dizaines d’années, animé par des commerces (épiceries, boulangeries, cafés, merceries) et des activités artisanales (boucheries, menuiseries, cinéma…).

L’installation très ancienne de communautés d’hommes s’explique par le site agréable et accueillant.

Le fleuve Orb irrigue la plaine ; il est rejoint par un gros ruisseau, le Taurou.

Ces cours d’eau sont une richesse et une menace car leur régime méditerranéen les transforme par épisodes brefs mais violents en torrents furieux.

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C’est pour cela que le village s’est établi sur les collines. Ces collines sont appelées des "pechs". Le pech en languedocien, c’est la colline…

A Thézan, on compte plusieurs pechs :

Le pech de l’Eglise (centre-village) ; le pech du Cimetière ou pech Saint-Peyre.

Le pech de Laval où une table d’orientation permet de repérer les détails de la vaste plaine de l’Orb.

Le pech de Galifies : vue sur la plaine de Taurou et sur Murviel.

Et "Le Pech" qui est un magnifique bouquet de grands arbres autour de la campagne d’Astiès ; il a été pour des générations de Thézanais un vaste terrain d’aventure et continue de l’être pour les jeunes et les amoureux de la nature.


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Un peu d’histoire…

Deux hypothèses donnent une explication au nom de Thézan : ce mot viendrait du nom latin du propriétaire des lieux : Tatianus ou Thesus.

Située dans la plaine du Languedoc qui est depuis toujours un couloir de circulation pour les peuples, Thézan a été souvent dans son histoire mêlée à des guerres, traversée par des invasions ou rejointe par des nouveaux habitants.

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Au IXème siècle, la région est repeuplée par des Espagnols grâce au système de l’aprision institué par Charlemagne. Ainsi les espagnols qui refusent la domination musulmane dans leur pays ou qui ont guerroyé contre les Sarrasins peuvent au bout de trente ans devenir propriétaires de terres abandonnées à condition de les reconstituer ou de les défricher. Le surnom en est resté aux Thézanais que l’on appelle encore aujourd’hui « Lous Espanyols ».

Au blason "écartelé d’or et de gueules", à la devise "Candor et Honor", la noblesse de Thézan est l’une des plus anciennes du biterrois.

A la suite du premier maitre connu du château en 935, Bermond, le wisigoth Alfaric apparait dans l’histoire au cours du 10è siècle : il est le premier seigneur de Thézan, l’un des principaux de la vicomtie de Béziers. Plus tard, Guillem qui vivait au XIème siècle, possédait plusieurs fiefs et châteaux. Son fils, Arnald, épousa Mathilde Athon, fille du Vicomte de Béziers.

Mais, pour cause d’hérésie cathare, en 1209, Pons, seigneur de Thézan, est dépossédé. A sa soumission au roi de France, en 1226, il récupéra ses biens.

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En 1301, par droit de prélation, Thézan entre dans le domaine royal et ne retrouve sa liberté qu’à la naissance de la commune en 1790.

Dès le moyen-âge, deux branches forment la souche mère de la famille des Thézan : les Thézan-Poujol et les Thézan-Saint Geniès. En 1887, par un hasard de l’histoire, les archives familiales tombèrent dans l’escarcelle de la duchesse de Mirepoix. La généalogie d’une des branche de cette illustre famille est présentée à Saint Geniès dans la chapelle saint Fulcran : les Baderon-Maussac-Thézan-Saint Geniès.

Depuis la République, l’écusson de la commune est : "de sable à un sautoir losangé, d’or et de gueule".

Après la Révolution et l’abolition des privilèges en 1789, un citoyen énergique le chirurgien Flourens tenta, en pleins troubles civils, de constituer une garde nationale renouvelable de 40 personnes. Celle-ci deviendra effective l’année suivante.

L’eau

Cet élément a toujours été à proximité du village.

Au XIXè siècle, en raison de la croissance de la demande, la commune creuse 5 puits. Dans ces années 1800-1900, on prend conscience du danger de l’insalubrité possible des eaux de puits ou de fontaines. La ressource ne manquait pas avant le 19ème siècle. Seulement, le manque de précaution et la négligence rendirent souvent l’eau impropre à la consommation par la proximité de détritus, fumiers, effluents ou cimetière (voir guide de visite du cimetière Saint Pierre : loi sur la translation des cimetières en France au 19ème siècle).

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En 1898, un collecteur général d’égoût fut construit et l’enlèvement des immondices fut pris en charge par la municipalité.

L’étymologie des noms de rues de Thézan nous indique l’importance qu’a eu la question de l’eau dans les esprits ainsi que son abondance dans le village : l’impasse Lamarre portait en 1838 le nom évocateur de "Impassa jous aïgues", impasse sous l’eau, car une grande quantité d’eau de source affleurait dans ce quartier.

Routes & Chemins

Les principaux accès médiévaux étaient d’origine antique :

- Thézan - Asties - Corneilhan,

- Thézan -Saint Peyre - Pailhès

- Thézan - Parets - Mus - Veyran (gué sur le Taurou, au niveau de Parets),

- Thézan - Saint Paul - Savignac - Cessenon (gué sur l’Orb, au niveau d’Aspiran)

- Thézan - Lignan - Cazouls (gué sur l’Orb)

Agriculture

A partir de 1870, conséquence de décennies de catastrophes climatiques et sanitaires, les cultures régionales se modifièrent. De céréalières et olicoles, elles se convertirent à la monoculture viticole.

On commenca à délaisser les troupeaux d’ovins et de bovins : les pluies, les rivières Orb et Taurou avaient emportées beaucoup de terres arables et de pâturages.

Modifiant les paysages, l’eau avait mis à nu des gravières incultes. Seule la vigne pouvait survivre sur des terres aussi pauvres.

La vigne à Thézan au XXème siècle…

Au XIXème siècle, le biterrois ayant été épargné par le phyloxéra, le vin se vend à prix d’or, la vigne envahit toutes les parcelles disponibles, même les terres à blé ou à luzerne : il était plus économique d’acheter la nourriture des hommes et des animaux que de la produire.

Avec l’arrivée du « chemin de fer », le vin connaît un nouvel essor : il voyage plus vite et peut atteindre les grandes villes. Pour produire une telle quantité de vin, les viticulteurs s’organisent et en 1901 Jean Jaurès inaugure la première cave coopérative à Maraussan.

Mais l’embellie dure un temps. En 1907, la surproduction due en partie au greffage sur vignes américaines et à la fraude, aboutit à une crise de la viticulture. D’importantes manifestations ont lieu qui débouchent sur la création du Crédit Agricole et des Assurances Mutuelles Agricoles (Groupama).

Si les ouvriers agricoles de Thézan avaient peu ou pas participé aux grèves du biterrois en 1904, en revanche, en 1912, Thézan et Quarante connaîtront une grève longue et dure.

Pour l’expliquer, il faut se remémorer les conditions de vie des ouvriers agricoles à cette époque.

En haut de l’échelle sociale, se trouvait le propriétaire et directement sous son autorité le régisseur ou maître d’affaire qui organisait le travail et avait donc sous son autorité le ramonet qui avait la responsabilité des chevaux. Venaient ensuite les laboureurs qui étaient employés à l’année, et enfin les journaliers employés à la journée. Le matin, les journaliers « allaient à l’embauche » sur le Bassin (la place de la Mairie) où les régisseurs venaient choisir la main-d’œuvre nécessaire aux travaux de la journée.

Au moment des vendanges et de la taille, les journaliers étaient embauchés pour toute la saison que duraient les travaux.

En janvier 1912, en pleine saison de taille, les ouvriers agricoles de Thézan réunis au « Café de la Pipe », décident de se mettre en grève. Ils réclament deux litres de vin par jour, une majoration de salaire de 50 centimes et l’embauche à l’année des journaliers. Devant cette pénurie de main-d’œuvre, certains propriétaires embauchent des tailleurs en dehors de Thézan, et devant la détermination des grévistes, les font encadrer par l’armée pour assurer leur sécurité.

Les hussards investissent Thézan et le « Café de la Pipe ». La grève se durcit encore.

Dans la nuit du 12 au 13 avril 1912, des grévistes saccagent les vignes de certains propriétaires : 23 000 pieds de vigne sont taillés à blanc, piétinés, brisés. Cette action divise les grévistes : certains ne comprennent pas la destruction de leur outil de travail. Les gendarmes arrêtent les meneurs. Des grévistes ne trouvent plus d’embauche.

Le Maire, Pierre DELCELLIER, joue les conciliateurs avec succès. Les ouvriers obtiennent l’embauche à l’année, une réduction d’horaires, une majoration de salaire et deux litres de vin par jour pour les « journaliers »qui deviennent les brassiers, et trois litres pour les laboureurs.

Cette grève d’une durée de 112 jours marquera le début des grandes manifestations, s’en suivront l’organisation syndicale des vignerons et l’organisation moralisée du marché.

Elle laisse encore aujourd’hui des plaies pas tout à fait cicatrisées.

L’Hôpital

L’Hopital de Thézan était desservi par des sœurs. Il est situé sur l’avenue de Béziers. Ce monument est un don de Monsieur Gustave Flourens. L’Hôpital servait s’asile aux plus démunis.

Domaine d’Aspiran Ravanes et sa Chapelle

L’origine de ce Domaine remonte à une période antérieure à l’établissement des Romains dans la Narbonnaise. Une source dénommée " puits romain " laisse présumer que la présence de l’homme sur ce site date de la préhistoire, près de ce point d’eau ont été trouvés des silex taillés, des pointes de flèches et des outils divers. Dans un mur de la très ancienne chapelle Saint-Romain est encastré un fragment de sarcophage chrétien qui semble appartenir à l’école de sculpture d’Arles du IVème ou Vème s. av. JC. Ce fragment illustre la comparution de Jésus devant Pilate, la guérison de l’aveugle et de l’hémorroïsse.

Dans cette chapelle fut signé l’acte de soumission des Barons languedociens au roi de France, le 14 octobre 1226. Sont concernés : Pons III de Thézan, Pierre de Corneilhan, Frotard d’Olargues, Guillaume de Vintrou et Bérenger de Puisserguier.Ces seigneurs avaient été excommuniés par le légat du pape le Cardinal Conrad en raison de leur sympathie obstinée pour l’hérésie cathare. La ville de Béziers et 24 villages (dont Thézan) étaient sous le coup d’une excommunication.

Domaine d’Asties

Asties provient de la désignation de la lance au Moyen age : Hast (l’arme d’hast). Dans ce Domaine, fut découvert en 1807, une mosaique romaine du 3ème siècle.

Domaine Lamarre

Ancienne villae romaine.

La Condamine

Le nom désignerait une terre appartenant à plusieurs propriétaires. Aujourd’hui, on y exploite la vigne, les prunes et les amandes.

Le point d’eau de la Malhaute :

Il est situé en bordure de l’Orb, retient plus d’un million de mètres cubes d’eau. Il est destiné en grande partie à l’alimentation de la nappe phréatique. Il fait aussi le bonheur des pêcheurs et des promeneurs qui apprécient la beauté et le calme de ce site.

La table d’orientation :

La table d’orientation (deux mètres de diamètre) en céramique, peinte à la main, par une céramiste audoise de Coursan Madame MOLLINIE, a été installée par la commission municipale Environnement près du chemin de randonnée. Elle fait apparaître les distances et les directions de tous les villages environnants, les sommets et les monts.

L’espace de détente du pont Gaston Doumergue :

En direction de Cazouls-lès-Béziers, cette base au bord de l’Orb a été aménagée pour le pique-nique et la détente.


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