Il existe encore dans I’Hérault des lieux secrets qui ne sont cependant pas inconnus.
Les habitants de la Moyenne-Vallée de l’Hérault savent que le lundi de Pâques est le jour de la fête de Villeneuvette où, selon la coutume, les amoureux franchissent le Pont de l’Amour, cher à Paul Vigné d’Octon, pour assurer leur bonheur...
Au sud-ouest de Clermont l’Hérault, sur la route départementale 908 qui conduit vers Bédarieux et Saint-Pons-de-Thomières, on dépasse la chapelle Notre-Dame-du-Peyrou (église succursale de Saint-Paul de Clermont, construite du XII° au XIVe siècle et augmentée d’un porche, au XIXe siècle) puis le château de Malmont, pour atteindre un bassin agricole aujourd’hui presque totalement planté de vignes : la plaine de la Dourbie.
Cette plaine doit son nom à une petite rivière, issue des monts qui séparent la commune voisine de Mourèze du lac du Salagou. Elle est entourée de collines, de 2 à 300 m de hauteur, couvertes de pins ou de garrigues.
C’est au centre de cet espace qui, primitivement, appartenait aux communes de Nébian et de Clermont-l’Hérault que fut créée, au XVIIe siècle, une petite ville neuve : elle commandait un territoire modeste de 315 hectares parsemé de hameaux (Le Mas Roujou, Malmont...).
La Dourbie est l’axe de vie de cet espace géographique au¬quel elle apporte, de façon permanente, l’eau indispensable à un établissement humain et à l’irrigation des terres.
Depuis le Moyen Age, cette rivière a été utilisée, grâce à de nombreux aménagements, pour devenir aussi une force économique et produire l’énergie nécessaire au fonctionnement d’une série de moulins céréaliers et de moulins foulons.
A peu de distance de Clermont-l’Hérault existait un ensemble de virtualités qu’il fallait développer.
La liaison étroite entre les ressources agricoles et industrielles de cette plaine a été rendue possible par la permanence de l’eau : tous les efforts des responsables de Villeneuvette ont tendu à la maitrise de l’eau.
Fermée depuis 1954 la Manufacture de Villeneuvette dont la fière devise : HONNEUR AU TRAVAIL marque la porte principale, n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le plan actuel
- Plan
1/ La porte principale
Son entablement porte l’inscription peu visible de « Manufacture Royale
Epoque romaine - Habitats et nécropoles sont présents dans la vallée de la Dourbie. XIIC siècle - Installation de moulins hydrauliques à grains sur la Dourbie.
1666 - Création de la manufacture de Saptes (Aude).
1673 - 1675 - Première manufacture de Villeneuvette créée par Pierre Baille.
1676 - Prise de contrôle par André Pouget et la Compagnie de Sète. Extension de la manufacture.
1677 - La manufacture de Villeneuvette-lés-Clermont est constituée en communauté indépendante.
1682 - Faillite de Pouget, prise de contrôle par la Compagnie du Levant.
1703 - Achat par Honoré Pouget.
1720 - Achat par Guillaume Castanier d’Auriac, propriétaire de Saptes.
1730 - 1740 - Rénovations et nouvelles constructions.
1740 - Construction de la nouvelle église dédiée à l’Assomption de la Vierge.
1768 - Achat par Raymond Ronzier.
1793 - Achat par Denis Gayraud.
1803 - Joseph Maistre, neveu par alliance de Denis Gayraud, achète la manufacture.
1804 - Début de la fabrication de drap militaire.
1818 - Hercule et Casimir Maistre, fils de joseph, dirigent l’entre¬prise ; fondation d’une Caisse d’Epargne.
1835 - 1853 - Construction d’une nouvelle route départementale et du pont sur la Dourbie.
1851 - Les ouvriers de Villeneuvette s’arment pour défendre l’usine contre le mouvement des ouvriers républicains clermontais et lodévois.
1858 - Décès d’Hercule Maistre, Casimir est le seul patron.
1868 - Jules Maistre, fil de Casimir, succède à son père.
1870 - Décoration de l’église par le peintre Pauthe.
1877 - Excursion de l’École d’agriculture de Montpellier à Villeneuvette et description du domaine et de l’entreprise par le professeur F. Convert. Publication d’un mémoire d’A. et P. Fabre.
1900 - Le nombre d’ouvriers commence à diminuer.
1917 - Première et unique grève ouvrière.
1935 - Fondation d’une section féminine de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne.
1936 - Création d’un syndicat ouvrier affilié à la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens.
1944, 15 février - La porte d’entrée monumentale et les vestiges de la Fontaine du Jardin sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
1954 - Fermeture de l’usine.