Espèces « nuisibles »

 

Certains poissons, crustacés ou grenouilles sont déclarés nuisibles par le Code de l’Environnement. Ces espèces sont en effet "susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques" dans nos cours d’eau et plans d’eau.

Elles doivent obligatoirement être tuées dès leur capture. Elles ne doivent en aucun cas être remises à l’eau ou transportées vivantes sous peine d’amende (articles L 432-10 et R 232-3 du Code de l’Environnement).

Est puni d’une amende de 9 000 euros le fait :

- 1º D’introduire dans les eaux mentionnées par le présent titre des poissons appartenant à des espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques, et dont la liste est fixée par décret.

- 2º D’introduire sans autorisation dans les eaux mentionnées par le présent titre des poissons qui n’y sont pas représentés ; la liste des espèces représentées est fixée par le ministre chargé de la pêche en eau douce.

- 3º D’introduire dans les eaux classées en première catégorie, en vertu de l’article L. 436-5, des poissons des espèces suivantes : brochet, perche, sandre et black-bass ; toutefois, cette disposition n’est pas applicable aux lacs Léman, d’Annecy et du Bourget.

ESPECES DONT L’INTRODUCTION EST INTERDITE DANS LES EAUX FRANCAISES (Code rural - art 232-3)

Les deux poissons ci-dessous sont INTERDITS de transport et de présentation au public (sauf autorisation).Il est en outre interdit de les rejeter à l’eau vivants après une capture.


La perche soleil ou arc en ciel


Nom Scientifique : Lepomis gibbosus (linné) Centrarchidés

C’est un poisson nuisible, donc il ne doit jamais être remis à l’eau.

Origine :

Ce poisson a été introduit en Europe à la fin du 18ème siècle. Il est originaire d’Amérique du nord. Rapidement acclimaté dans nos régions. Il se trouve généralement dans les bordures, dans la végétation durant les périodes chaudes.

Description :

La perche soleil est un poisson presque rond de 15 cm de long pour un poids de 60 g environ (Taille : 10 cm à 20 cm jusqu’a 25 très rarement. Poids : 60 g à 150 g jusqu’à 250 g.).

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Perche soleil NUISIBLE

La Perche soleil a une bouche qui est petite, orientée vers le haut. La nageoire dorsale est en deux parties continues.

La couleur du poisson est souvent très vive à dominante bleue, rouge et verte sur les flancs. L’extrémité de l’opercule présente, chez les mâles, une tâche rouge écarlate, elle est souvent plus terne ou même absente chez les femelles.

Distribution :

La perche soleil est un poisson d’eau calme surtout en étang voir parfois en rivière. Ce poisson est très souvent présent avec le poisson-chat car ils semblent tous deux rechercher les mêmes conditions climatiques.

Biologie et Reproduction :

Le comportement de ponte est identique à celui des autres centrarchidés : la reproduction a lieu en avril, mai, juin, juillet lorsque la température de l’eau atteint 18 à 20°C. Les ovules sont pondus dans un nid préparé par le mâle dans la végétation, plusieurs femelles peuvent pondre dans un même nid.

La ponte est ensuite vivement protégée par le mâle pendant toute la durée d’incubation (3 jours à 20°C). Elle est mature à l’âge de 2 à 3 ans.

La perche change de couleurs en fonction du temps, quand il fait beau, elle est de couleurs vives, alors que quand le temps est couvert elle est plus sombre, avec des couleurs ternes.

Régime alimentaire :

Sa nourriture se compose de vers, larves, asticots, crustacés, alevins, etc...

Sa pêche :

Elle se pêche généralement à vue, dans des endroits ensoleillés, dans la végétation, elles sont généralement en bancs. Elle est très vorace et avale profondément l’hameçon. Vous pouvez la pêcher à vue avec une canne de trois à quatre mètres, plombé, sans flotteur, avec un hameçon de 16 ou 18 de bas de ligne de 20 à 30 cm, là, vous placez votre appât (morceau de ver) juste devant sa bouche délicatement pour ne pas la faire fuir, et vous faites faire de petits mouvements à votre appât, là, la perche étant très vorace l’avale, vous n’avez plus qu’à ferrer.

On la pêche surtout pour l’éradiquer d’un plan d’eau.

Voici les différents noms communs et locaux que vous pouvez rencontrer sur le territoire français : boer, calicoba, calico-bass, perche arc-en-ciel, perche argentée, perche dorée, perche du canada, poisson tricolore.

blue gill, sun-fish (Grande Bretagne)


Le poisson-chat


ATTENTION ne pas confondre avec le SILURE


Nom Scientifique : Ictalurus melas (Rafinesque, 1820) - Ictaluridés

C’est un poisson nuisible, donc il ne doit jamais être remis à l’eau.

Origine :

Amérique du Nord. Introduit accidentellement en France à la fin du 19ème siècle, s’est répandu presque partout.

Description :

Peau nue sans écailles, deuxième nageoire dorsale adipeuse. Huit barbillons tactiles autour de la bouche. Les nageoires pectorales et dorsale sont précédées d’un aiguillon acéré et légèrement dentelé. Dos noirâtre passant à vert bouteille sur les flancs. Ventre blanc à jaune, nageoires foncées brun verdâtre.

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Poisson "chat" NUISIBLE

Jusqu’à 50 cm pour un poids de 2kg. 15 à 20cm en général.

Distribution :

Eaux stagnantes, turbides et chaudes, lacs et bras mort des rivières.

Partout en France. Généralement perçu comme une nuisance par les pêcheurs. On tente de l’éliminer en utilisant des nasses.

Biologie et Reproduction :

Avril à juin, les oeufs déposés sur un fond sableux ou vaseux sont protégés par les deux parents.

Régime alimentaire :

Le poisson-chat se nourrit de benthos, crustacés, petits poissons, végétaux

Sa pêche :

Mord à tout ! A la ligne flottante, en posée, à l’anglaise, ...

Le poisson-chat apprécie vers de terre, vif, poisson mort, tripe de volaille, asticot, maïs, ...

C’est un poisson amusant à pêcher pendant un jour ou deux ensuite la pêche perd de son intérêt à part celui de tenter d’éradiquer ce glouton.

Une des question les plus fréquentes est : comment ne pas attraper de poisson-chat ?

Ne pas oublier que le poisson-chat est considéré comme nuisible et que sa remise à l’eau est interdite tout comme celle de la perche soleil.

Destruction des poissons-chats

Message aux AAPPMA et aux propriétaires de plans d’eau : Pourquoi ne pas organiser des concours de pêche ouvert à tous (aux enfants, aux handicapés, ...), où seuls les poissons-chats seraient comptabilisés ? Les autres poissons étant remis directement à l’eau. Cela permettrait de détruire une partie de ces poissons très prolifiques.

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Nasse "poisson chat"

Pour tenter de se débarrasser des poissons-chats il faut utiliser un ou plusieurs des moyens suivants :

• Capture des alevins à l’aide d’une épuisette lorsqu’ils se déplacent en boule

• Utilisation de nasses appâtées à l’aide de pain, de poisson, de croquette pour chien (ce que vous avez)

• Introduction de black-bass ou de silure


La Grenouille Taureau


Originaire de l’est des Etats-Unis, la grenouille-taureau (appelée Ouaouaron au Québec) est une espèce introduite en France à la fin des années 60.

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Grenouille "taureau" mâle NUISIBLE

Espèce pouvant atteindre 25 cm de long chez les gros spécimens pour un poids d’environ 500g, sa couleur varie du vert olive au vert brun, et sa gorge mouchetée de gris est jaune chez le mâle, crème chez la femelle.

La grenouille taureau peut vivre jusqu’à neuf ans. Elle atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de trois ans.

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Grenouille "taureau" femelle NUISIBLE

Prédateur diurne et nocturne, la grenouille est à l’affût de toute proie maitrisable. Elle est d’ailleurs qualifiée de super-prédateur, à la voracité sans limites : elle s’attaque aussi bien aux insectes qu’aux poissons, poussins d’oiseaux d’eau ou amphibiens. Elle est même parfois cannibale.

Elle peut être la proie de poissons carnassiers, des canards, des couleuvres, ou encore de certains rapaces

ATTENTION : ne pas confondre avec la grenouille verte, il existe deux replis cutanés dorsaux-latéraux qui forment un bourrelet de chaque côté du dos, le long du corps, depuis le tympan jusqu’à l’insertion des pattes postérieures. Et présence d’une ligne claire (crème, jaunâtre, vert clair) au milieu du dos.

Répartition et impact

La grenouille taureau représente une menace très importante pour l’équilibre écologique. C’est une espèce très prolifique.

Elle peut être porteuse saine d’agents pathogènes transmissibles aux autres espèces de grenouilles.

Moyens de lutte

Actuellement il n’existe qu’un programme pluriannuel de lutte engagé par l’association Cistude Nature.

Le Parc naturel du Périgord-Limousin a décidé de supprimer cette espèce.


Le Crabe chinois (eriocheir sinensis)


Ce petit crabe d’eau douce chinois gagne du terrain sur le parcours du fleuve Hérault pour arriver maintenant en aval de St Guilhem le Désert.

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Crabe chinois NUISBLE

Qui en parle : Personne ! Demandez donc aux responsables de la gestion piscicole locale s’ils connaissent cet intrus du début de siècle.

Ce petit crabe introduit par le déversement des ballasts des bateaux en provenance de Chine, dans le port de Sète, a su envahir les écosystèmes du fleuve Hérault et de l’Aude.

Le crabe chinois se nourrit de plantes, de mollusques, d’alevins et surtout de larves d’insectes aquatiques.

Nocturne, il se protège du jour en creusant de terriers dans les berges qu’il déstabilise.

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Crabe chinois NUISBLE

Exotique et nuisible ce crabe ne mérite aucune protection particulière. C’est un espèce très prolifique qui se reproduit en estuaire. Les femelles peuvent libérer 900000 œufs par ponte.

Il ne doit surtout pas être confondu avec une souche de crabe indigène (Potamon ibéricum tauricum) qui habite depuis toujours les berges du Fleuve Hérault. Ce petit crabe d’eau douce est strictement protégé dans le bassin de l’Hérault.


Les Ecrevisses :


L’écrevisse américaine (Orconectes limosus) :

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Ecrevisse "américaine" NUISIBLE

Son abdomen composée de 6 segments mobiles présentent des taches marron rouge sur sa face dorsale.

L’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) :

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Ecrevisse "louisiane" NUISIBLE

De couleur rouge, qui creuse de profonds terriers dans les berges.

L’écrevisse Signal (Pacifastacus leniusculus) :

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Ecrevisse "signal" NUISIBLE

La plus grande de toutes.

Répartition et impact :

Ces trois espèces constituent une menace importante pour les écrevisses autochtones. Les écrevisses autochtones sont moins résistantes et moins prolifiques.

De plus, les écrevisses américaines sont porteurs sains d’un champignon parasitoïde, mortel pour les espèces autochtones, l’Aphanomyces astaci, qui provoque la peste des écrevisses.

Les écrevisses américaines en creusant de profonds terriers endommagent les berges et peuvent provoquer son effondrement. Par ailleurs, elles s’attaquent aux œufs de poissons, entraînant la diminution de la production piscicole dans les étangs qu’elles occupent.

Moyens de lutte :

A l’heure actuelle, aucun projet de limitation n’a été mis en place. Aujourd’hui, la seule solution pour freiner le développement de ces animaux reste l’information auprès du public, afin d’éviter sa dissémination.

L’écrevisse américaine est considérée comme nuisible, à ce titre elle est autorisée à la pêche en tout temps et pour toute taille. Par contre, il est strictement interdit de la transporter vivante.


La Tortue de Floride


Description de l’espèce :

Originaire des États-Unis, la tortue de Floride est présente de la Virginie au nord de la Floride, et vers l’ouest jusqu’au Nouveau-Mexique.

La Tortue de Floride présente sur sa tête et de chaque côté une tache caractéristique dont la couleur varie du jaune au rouge en passant par l’orange. Ses pattes sont aplaties et palmées qui fait d’elle une excellente nageuse. La différence entre le mâle et la femelle sont visible par le plastron qui est concave chez le mâle tandis que celui de la femelle est plat.

Les griffes des pattes avant sont plus courtes chez la femelle que chez le mâle et la queue est grosse et plus longue chez le mâle que chez la femelle.

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Tortue de "floride" NUISIBLE

Vers 2 ans, la maturité sexuelle est atteinte pour les mâles et pour les femelles, elle varie entre 3 et 5 ans. La femelle pond d’avril à juillet une vingtaine d’œufs lors de chaque couvée.

En France, la tortue de Floride présente une espérance de vie d’une trentaine d’années.

Répartition et impact :

A l’origine, les animaleries françaises ont commencé à vendre des tortues d’eau douce importées des Etats-Unis, majoritairement des Tortues de Floride. Ces tortues atteignaient rapidement un poids de 2 kg et dans la majorité des cas, les propriétaires les ont alors relâchées dans les rivières et les étangs français.

Les très bonnes capacités d’adaptation de la Tortue de Floride aux conditions locales lui ont permis de survivre en très grand nombre et de coloniser quasiment tous les milieux d’eau douce en France.

Elle est maintenant présente dans tous les départements et entre en compétition directe pour la nourriture avec une tortue locale, la Cistude Emys orbiculis, une espèce menacée d’extinction.

Le régime alimentaire de la tortue de Floride, composé de plantes et de petits animaux tels que les insectes, invertébrés, têtards, poissons et voire même canetons, en font un redoutable envahisseur.

Agressive et vorace, elle ne connait pas de prédateurs naturels.

Ces caractéristiques font de la Tortue de Floride une espèce introduite indésirable en France.

Moyens de lutte :

Pour maintenir ou restaurer la biodiversité des milieux qu’elle a colonisés, un contrôle de cette espèce au niveau national est fortement souhaité.


Le Ragondin


Description de l’espèce :

Mammifère rongeur dont le poids adulte atteint en moyenne 6 ou 7 kg, le ragondin vient d’Argentine.

Il a été introduit en France à partir de la fin du 19ème siècle, par le biais d’élevages.

Le ragondin est herbivore, et consomme une très large variété de plantes. Sa période d’activité est principalement nocturne.

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Ragondin NUISIBLE

Ce sont surtout les jeunes qui sont vulnérables et peuvent être la proie de l’hermine, du putois, de la loutre, du renard, du busard des roseaux, du héron cendré, ou tout simplement du chien.

Répartition et impact :

Gros consommateur de végétaux aquatiques, le ragondin provoque la diminution enitère de la végétation dans les voies d’eau, ce qui entraîne la modification des conditions de courant.

Le ragondin serait notamment responsable de la disparition de certaines frayères à poissons. D’autre part, les terriers qu’il creuse ont pour conséquence de fragiliser les berges.

Deux maladies bactériennes sont essentiellement à craindre et qui sont transmissibles à l’homme, la leptospirose et la tularémie, qui peuvent être transmises par l’espèce.

Aujourd’hui, le ragondin est présent dans la quasi-totalité des départements français.

Moyens de lutte :

Le tir au fusil :

Classé espèce nuisible, Il est possible de chasser le ragondin aux périodes d’ouverture par quiconque possède un permis de chasser.

La lutte chimique :

Des carottes empoisonnées sont disposées sur des radeaux au milieu des voies d’eau. Le poison employé est la bromadiolone, un anticoagulant puissant. La lutte chimique est de moins en moins employée.

Le risque que d’autres espèces, comme la loutre ou le vison, espèces protégées, avalent ces carottes empoisonnées est important,. De plus, les cadavres empoisonnés sont nettoyés par divers charognards, qui indirectement s’empoisonnent également.

Le piégeage :

Cette méthode est aujourd’hui préférée à la lutte chimique car elle permet de sélectionner les espèces à abattre.

Chaque piégeur doit être agrée par le préfet, après avoir assisté à une session de formation au piégeage.

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